Delphine Luginbuhl
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Altruisme et profit

9/9/2016

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Imaginez l’expérience suivante : on donne 20 euros à 10 personnes, qui peuvent soit les conserver pour elles-mêmes, soit les investir dans un projet commun. Une fois que chacun a fait son choix (isolément), le montant investi dans le projet commun est doublé, puis réparti équitablement entre les 10 participants.
Si tout le monde choisit de mettre son argent en commun, la cagnotte est maximale (400€) et chacun repart avec 40€. Si tout le monde choisit de garder son argent, la cagnotte est vide et chacun conserve ses 20€.
Si certains choisissent d’investir et d’autres pas, la cagnotte sera intermédiaire ; ceux qui ont choisi de conserver leur argent pour eux-mêmes repartiront avec une somme plus importante que ceux qui ont choisi de l’investir pour le groupe, puisqu’ils bénéficieront de la cagnotte sans y avoir contribué.

Selon vous, quel sera le choix des participants ?

Cette expérience a été élaborée par l’économiste suisse Ernst Fehr et menée avec de nombreux groupes. Les résultats montrent que, contrairement aux idées reçues, 60 à 70% des gens choisissent initialement de faire confiance au groupe et d’investir dans le projet commun. Si l’on fait un deuxième tour, le résultat est généralement le même. Mais au fur et à mesure que l’on enchaine les tours, le résultat se dégrade : les plus collaboratifs acceptent de moins en moins d’enrichir ceux qu’ils identifient très vite comme des profiteurs. Au bout d’une dizaine de tours, plus personne n’investit dans le projet commun.
Afin de voir s’il est possible de relancer la coopération, on offre alors aux participants la possibilité d’investir (anonymement) 1€ de leur poche pour que l’expérimentateur sanctionne de 3€ les profiteurs. On constate alors que le besoin de justice des participants collaboratifs prime sur leur intérêt financier immédiat : ils choisissent d’utiliser ce qu’Ernst qualifie de « sanction altruiste ». Ceux qui avaient jusqu’alors profité du système comprennent le message et quasiment 100% d’entre eux se mettent à investir dans le projet commun, maximisant ainsi le gain global. Et si l’on propose alors de retirer la possibilité de sanction, le groupe refuse… y compris les anciens profiteurs, qui ont pu constater que ce système est globalement plus avantageux.

Peut-on en conclure que les égoïstes sont devenus altruistes ? Eh bien non. Mais cette façon de faire les incite à se comporter comme si c’était le cas !

Ainsi, dans tout projet collaboratif, pour maximiser les gains collectifs, il faut tout simplement s’appuyer sur la grande majorité d’altruistes pour fixer des règles de bon fonctionnement qui permettront de canaliser une minorité d’égoïstes.

Là où la magie opère, c’est que cela fonctionne aussi bien pour la gestion d’un projet de plusieurs millions d’euros que pour la mise en place d’un système familial efficace de gestion de la vaisselle. Promis.
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