J'adore les problèmes !

Hier soir, mon compagnon m’a déclaré qu’il ne voulait pas « me casser les pieds avec ses problèmes ». Et là, c’est sorti tout seul : « Au contraire, j’aime bien les problèmes ! C’est chouette les problèmes, parce qu’on peut les résoudre ! Et puis, quand on ne les résout pas, ça fait au moins du bien de les partager ! »

Quand une copine m’appelle en me disant qu’elle n’a pas le moral, une petite partie de moi se dit : je vais pouvoir me rendre utile ! Elle va me raconter ce qui ne va pas, je vais l’aider à relativiser, on finira peut-être même par en rire… Youpi !

Oh, la, la, je me réjouis de l’infortune des gens que j’aime… Je suis vraiment un monstre ! Parce que c’est facile d’aimer les problèmes des autres, mais comment est-ce que je me sens quand j’en ai moi, des problèmes ? Pas bien du tout ! Enfin, surtout quand je les garde pour moi, parce que dès que j’en parle avec mes proches, ils me semblent tout de suite moins graves et moins insurmontables. Je finirais presque par bien les aimer, ces problèmes grâce auxquels je peux profiter de la solidarité de mon entourage.

Le seul souci, c’est quand une personne commence à essayer de résoudre mes problèmes à ma place. Et quand, en plus, elle est persuadée d’avoir la solution et s’échine à me la ré-expliquer en long, en large et en travers, j’ai envie de lui crier : « touche pas à mon problème !!! ».
C’est vrai quoi, c’est mon problème à moi ! Si quelqu’un le résout à ma place, où est le fun ? Et puis surtout, si quelqu’un pouvait le résoudre à ma place, ça voudrait dire que je ne suis pas bien finaude, non ? Ça serait drôlement vexant.

Ce que j’attends des gens quand j’ai un problème, c’est qu’ils m’aident à trouver ma propre solution : celle qui me satisfait et que je me sens capable de mettre en œuvre, moi ! Ça ne veut pas dire que je ne souhaite pas recevoir de conseils, parce que, quand même, mes proches me connaissent bien et leurs conseils sont souvent avisés… tant qu’ils sont bienveillants et qu’il est clair que je ne suis pas obligée de les suivre ! Parce que franchement, les conseils qui finissent par « mais bon, ce sont tes affaires et tu fais comme tu veux », accompagnés d’une petite moue qui signifie clairement « après tout, si tu préfères te tromper, libre à toi »... je ne sais pas vous, mais moi, je préfère ne pas en bénéficier.

Et puis il y a les bons gros problèmes, ceux qu’on se coltine depuis un petit moment et auxquels on ne trouve pas de solution, malgré l’aide d’un entourage bienveillant. Parce que l’on est trop impliqué pour prendre du recul, parce que cela fait trop longtemps qu’on fait comme ça pour envisager de faire autrement, parce qu’il faudrait changer mais que cela nous fait peur…
A vous, je peux le dire : ceux-là, ce sont mes préférés ! Pas quand ils concernent ma famille ou mes amis, car je suis alors moi-même trop impliquée pour être une aide efficace. Mais quand ils concernent une personne inconnue, qui décide que ça suffit, elle veut réussir, elle VA réussir à trouver une solution et va pour cela se faire aider par quelqu’un dont c’est le métier.

C’est peut-être mon goût pour les problèmes, finalement, qui m’a donné envie de devenir coach. Ou mon goût pour le sourire sincère et épanoui de celui qui sent qu’il a enfin trouvé SA solution. Lui-même. Tout seul… ou presque !